L'Anabase, c'est un reportage! L'un des premiers, sinon le premier, qui nous soit parvenu de la nuit des temps. Douze mille mercenaires grecs, les meilleurs soldats de l'époque, à la solde de Cyrus, qui s'est mis en tête de détrôner son frère Antaxerxès, qui règne sur l'empire Perse à Babylone. Ils partiront de la côte occidentale de la Turquie actuelle, traverseront la Turquie, la Syrie, le désert iraquien et se rendront un peu au nord de Babylone et vaincront Antaxerxès à Counaxa. Cyrus, vainqueur, mais voulant la tête de son frère, mourra d'une flèche ou d'un javelot, ce qui transformera la victoire en défaite. Les Grecs en seront pris au dépourvu. Ils ne voudront pas se mettre à la solde d'Antaxerxès et, désirant retourner en Grèce, ne pourront le faire par le chemin de l'aller. Xénophon leur proposera de s'en aller vers le nord, vers le Pont-Euxin, la mer Noire actuelle, ce qui leur fera traverser tout l'Iraq actuel, du sud au nord, le Kurdistan, l'Arménie et la Turquie actuelle de l'est à l'ouest.
Xénophon, donc, raconte les péripéties de cette folle aventure: ils doivent vivre sur le pays qu'ils traversent, guerroyer sans cesse, faire des alliances et les dénouer, déjouer les intrigues, se faire payer par les rois qui les emploient, trouver des bateaux en mer Noire qui les ramèneront en Grèce, traverser et retraverser le Bosphore.
Xénophon passera les vingt dernières années de sa vie pas très loin d'Olympie et de Katacôlon, que j'ai visités récemment. C'est là qu'il a écrit l'ANABASE, la CYROPÉDIE, et d'autres traités secondaires, dont l'un sur la chasse. J'oubliais! Il fut l'élève de Socrate, le chanceux.
Je ne mourrai pas sans que mes yeux aient connu le Pont-Euxin...
Delhorno
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