«C’est un ami dont je ne connais pas le nom, et je le connais depuis trop longtemps pour lui demander.» Georges Feydeau
Il y avait au Disney World d’Orlando une attraction intitulée «IT’S A SMALL WORLD». Elle me conquit sur-le-champ, en raison, je pense, de la rengaine qu’on y jouait et que j’entendais pour la première fois. En français, on dit plutôt «LE MONDE EST PETIT». Je me rappelle fort bien avoir visité deux autres fois cette attraction avec les enfants. Existe-t-elle encore? Je l’ignore.
Quel est mon point? Hier soir. Maison de l’OSM dans le Quartier des Spectacles à Montréal. Elle vient à peine d’être inaugurée. Je me demandais comment m’organiser pour aller la visiter quand me vint cette invitation de Denis Boivin. Soirée d’inauguration au profit de la Fondation Québécoise du Cancer. Je sautai sur l’occasion, il va sans dire.
18h30. J’arrive dans le hall d’entrée, paré comme un commis-voyageur: habit bleu-marine, chemise blanche, cravate à l’avenant, souliers vernis et lunettes nettoyées. Tour d’horizon: Johanne et Denis ne sont pas encore arrivés. Je fais halte dans un coin désert de la salle, histoire d’être visible quand mes amis de Dolbeau se présenteront. Là, sur ma gauche, ce gars de la radio et de la télévision! J’étais au Petit Séminaire en même temps que lui. Quel est son nom? La dernière fois que je lui ai parlé, ça devait être en 1965! Bon Dieu! Impossible de me rappeler son nom! J’avise, pas très loin de moi, un gros bonhomme au faciès débonnaire. Il est accompagné, je présume, de son épouse. On ne sait jamais!
-Bonsoir! Quel est le nom de ce personnage des médias que nous apercevons, là, sur notre gauche?
-C’est Jean Pagé!
-Merci mille fois! La dernière fois que je lui ai parlé, c’était au Petit Séminaire de Chicoutimi, en 1965. Nous y avons fait le Cours Classique ensemble.
-Vous êtes de Chicoutimi?
-En effet.
-Mon père lui aussi a fréquenté le Petit Séminaire de Chicoutimi!
-Comment s’appelle-t-il?
-Gilles Morais.
-Mais je le connais! Nous avons fait médecine à la même époque. Nous avons même joué au curling dans la même équipe à la faculté. Ton grand’père s’appelait Lucien Morais, n’est-ce pas?
-Effectivement.
Lucien Morais était, dans les années soixante, Directeur du Département des Terres et Forêts à Chicoutimi. Moi, j’étais 4-H, et nous avions affaire à lui. Gilles Morais avait une soeur, Claudette, infirmière à l’Hôpital du St-Sacrement. Elle travaillait aux urgences, ce soir d’hiver où je m’ouvris le coude en jouant au hockey. Une jolie blonde. Je sus plus tard qu’elle avait épousé Nelson Nadeau, un résident en chirurgie générale qui avait été mon moniteur d’anatomie. Plus tard, Nelson deviendrait chirurgien vasculaire à Notre-Dame; il opérerait Mutt, mon père, et mon oncle Fernand! Voilà donc les souvenirs que j’ai ressassés en compagnie du fils de Gilles Morais.
Ce n’est pas tout!
Le spectacle terminé, je monte au deuxième étage avec mon assiette et ma coupe de vin. Je cherche Johanne et Denis. Voilà que je tombe sur leur fille, Marie-Hélène, accompagnée de son mari. Small talk. Je leur raconte l’affaire Morais. Marie-Hélène rétorque:
-Gilles Morais, c’est mon médecin de famille, me semble-t-il...
Le lunch était de qualité supérieure. La sonorité de la salle de l’OSM? Merveilleuse! Le quintette débuta sa prestation avec une pièce de Mozart. J’adore Mozart. Je n’ai pas manqué une seule note. Même les partitions de l’alto et du violoncelle! Nathalie Choquette m’a épaté. Merci, Denis!
PS: Jean Pagé s’est évanoui dans la foule et je n’ai pu lui parler.
Claude Dufour
20110916
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