samedi 18 avril 2009

LE CABARET DU SOIR QUI PENCHE

Encore une fois mon cher Gibus, j'ouvrirai ma boîte de souvenirs et te parlerai d'un temps qui n'existe plus que pour moi.

La Radio de Radio-Canada. De 1965 à 1970, ou à peu près. Le dimanche soir. Ma chambrette, au pavillon Parent, sur le campus de l'Université Laval.  7653, 7655.  Il me fallait étudier... On ne fait pas Médecine sans ouvrir ses livres. C'est ce que j'ai fait, et ne l'ai jamais regretté. Pourtant, toutes ces années, à force de vivre une vie en marge, je me suis senti comme un moine cistercien caché dans les profondeurs de l'abbaye de Cluny. Je me faisais dire par certains amis -sans doute avec raison- que j'étais "déconnecté", "coincé".

C'est ici que s'amène le Cabaret du Soir qui Penche. Guy Mauffette, tous les dimanches soir. Tout en étudiant, tout en essayant de dormir, tout en rêvassant, tout en essayant de tromper ma nostalgie du Saguenay et mon angoisse des dimanches-soir, j'ai découvert un nouveau monde...

Georges Brassens, d'abord. La Chanson de l'Auvergnat. Les Copains d'abord. Mozart, La Petite Musique de Nuit. Mathé Altéry aussi. Félix, que je connaissais déjà et que j'appris à aimer davantage, et surtout Sydney Bechet, Petite Fleur. La mère-patrie, enfin, Paris, que je m'étais promis d'apprivoiser un jour. Etc, etc...

Radio-Canada a fait un DVD des meilleurs moments du Cabaret. Par bonheur, un couple de mes amis m'en a fait cadeau il y a quelques mois. Que de merveilleux instants ravivés...

Merci, Mauffette, merci cher Cabaret.

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