mardi 18 mai 2010

JE ME SUIS REPRIS

Oui, aujourd'hui,
Une deuxième chance...
Il est rarissime en effet
Qu'on ne l'obtienne pas
Cette deuxième chance.

Dans ma remise
Après dîner.
En train de remiser,
Justement,
Des outils éparpillés.

Mon attention
Se trouvait désorganisée
Par un bourdonnement
D'origine imprécise.

Qui sait?
Une grosse mouche,
Noire et polissonne,
Réveillée à midi
Par la chaleur de mai...

Je n'y voyais guère,
Entendais seulement.
Soudainement, rien!
Tout à fait rien,
Comme si le vent
Avait entre-ouvert
Ma porte verte,
Libérant l'insignifiante.

Je m'attelai à réparer
Cette fenêtre
Dont les fausses cloisons
Ne cessaient de tomber.

Le bourdonnement!
Mais oui, encore!
Enervant,
Déstabilisant.

C'est alors que je la vis.
Cette guêpe effrontée,
Noire, sans panache,
Une vulgaire guêpe!

Elle virevoltait
D'un carreau vitré
À l'autre,
Ne semblant s'imaginer
Que son manège incessant
Ne cesserait jamais,
Surtout pas incessamment.

Je résolus de m'en mêler;
M'emparai d'un gros bocal clair
En recherche d'emploi
Et dont la seule noblesse avait été
D'abriter cinq cent grammes
De beurre d'arachides;
Coinçai sa bouche béante
Contre la vitre où s'activait
Mon hélicoptère écervelé.

Elle s'engouffra dans le piège
Dont je vissai aussitôt
Le couvercle vert.
Vitement, j'ouvris alors
La porte verte et...
Dévissant le couvercle vert,
La rendis à son univers.

Je respirai goulûment.
Hier, poltron, j'avais fui
Le trépas d'un papillon beige;
Aujourd'hui,
-On a toujours une deuxième chance-
J'ai donné sa chance
A une guêpe vulgaire.

Delhorno





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