dimanche 9 mai 2010

LA BROUETTE

Me revoici, Gibus! Classant mes papiers d'autrefois en vue d'un déménagement, j'ai mis la main sur ce paragraphe que je m'empresse de te recopier. Je l'avais noté il y a de ça des lustres.

«Souvenez-vous de la vieille histoire de l'ouvrier soupçonné de vol: chaque soir, en quittant l'usine, la brouette qu'il poussait devant lui était soigneusement examinée, mais les surveillants ne trouvaient rien, elle était toujours vide, jusqu'à ce qu'enfin ils comprennent: ce que l'ouvrier volait, c'était les brouettes. Le penseur est celui qui a fait cette observation, celui qui n'a pas oublié d'inclure au contenu la forme elle-même.»

Celui qui a écrit ça? Un philosophe slovène, Slavoj Zizek. Un pur inconnu, en ce qui me concerne. N'empêche que l'analogie de l'ouvrier et de la brouette est pas mal bonne! Plus qu'une façon de décoder ce texte. Le fond n'est rien sans la forme. Celui qui privilégie la forme aux dépens du fond est un voleur, tout autant que son contraire, celui qui n'a que le fond sans la forme. De quelque façon qu'on retourne cette idée, elle demeure la même: le fond et la forme sont au fond indissociables. Un bon joueur de hockey est celui qui, jouant avec art, marque des buts. Il est rare en effet qu'un joueur sans élégance soit un bon marqueur.

J'y réfléchirai encore, en tout cas.

Delhorno

1 commentaire:

DaVinci a dit…

Une histoire simple mais qui met en évidence et confirme ce que plusieurs refusent d'admettre: Fond et forme sont comme contenu et contenant...les deux se complètent, les deux se supportent, l'un met l'autre en valeur...