Lundi matin. 7 heures. Le lave-vaisselle est plein. Je place un petit sachet de savon Cascade dans le boîtier «Ad hoc» et pèse sur les deux boutons de mise en marche. Je cours chez mon ami Apple où m'attendent de vieux amis: LE QUOTIDIEN, LA PRESSE, LE JOURNAL DE MONTRÉAL.
Zut! L'eau bout. Je me relève faire les cafés. En passant, mes matins ont bien changé depuis une décade. Sur Marguerite-Tellier, à Chicoutimi, j'ouvrais à peine la porte d'entrée que LE QUOTIDIEN de papier sautait dans mes mains. Dix ans plus tard, je n'achète plus aucun journal de papier. Dire que je suis fils d'un papetier de la Consol, laquelle fournissait le «newsprint» aux grands quotidiens américains. Disparu, le moulin à papier de Port-Alfred... As-tu déjà oublié, Gibus, cette époque où Péladeau le père prétendait manquer de papier-journal pour imprimer son Journal de Montréal?
Comme je tourne le coin du comptoir de la cuisine, mon regard est attiré par un reflet cristallin sur le plancher attenant au lave-vaisselle. Bon Dieu de Sorel! Une flaque d'eau sur mon plancher de bouleau! Et le PVC du comptoir qui est humide et éméché! Sans compter le temps, le temps, oui, qui m'a rendu incapable de me plier pour amorcer quelque chose, un diagnostic, une réparation, que sais-je? Enfin! Elle arrive, capable de se plier, elle. Dévisse deux petits panneaux frontaux. Rien à faire, surtout pas un diagnostic. Je devrai appeler le technicien.
Montréal n'est pas Chicoutimi... À Chicoutimi, j'aurais appelé le garçon du barbier Maurice Lavoie, celui que je connais depuis plus de cinquante années et qui me réparerait mon lave-vaisselle comme un frère. Montréal, ce n'est pas Chicoutimi.
J'ai écrit «Réparateur de lave-vaisselle» sur le casier Google. Une vingtaine de propositions me sont apparues. Laquelle choisir? Je ne détiens aucun indice, aucune référence. Je pitonne au hasard... La réceptionniste va m'envoyer le technicien dans l'après-midi.
Le voici donc.
-Aimez-vous votre métier?
-Je travaille pour la compagnie depuis 20 ans. Auparavant j'étais technicien chez Sears. J'adore le contact avec le public.
Il démontera le panneau-avant. Le diagnostic? Usure de deux «gaskets». Il les commandera par téléphone. Je me perds dans une réflexion linguistique. Comment peut-il se faire que tous les Québécois appellent «gaskets» des joints d'étanchéité?... Il me sort de ma torpeur:
-Ça ne vous coûtera pas cher, monsieur Delhorno. $45.00 pour les deux pièces. Je les aurai demain et je serai ici à 9h30. Pour aujourd'hui, diagnostic et déplacement, c'est $85.00.
Ultra-facile de payer. Il sort ce bidule électronique sans fil qui accepte sans rechigner les cartes de crédit. Tout est réglé en trente secondes.
Il reviendra le lendemain. Un jeu d'enfants que d'installer ces deux nouveau «gaskets».
-Aujourd'hui, monsieur Delhorno, pièces et main-d'oeuvre, ce sera $79.00! En passant, le savon Cascade est bon, mais ce n'est pas le meilleur. Pour les électroménagers, je suggère d'acheter la marque Whirlpool.
Zut! J'ai oublié la marque de l'autre savon... J'aurais dû l'écrire. Zut! Zut! Nous n'avons aucun électroménager de marque Whirlpool dans la maison. J'ai encore fait une erreur dans cette vie...
Delhorno
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