-C'est bon dans un sens, car ils (les carrés rouges) viennent vivre leur «dévolu» dans les bars après la manifestation au lieu de retourner à la maison.
Je n'ai pu m'en empêcher... Quand avais-je utilisé le mot «dévolu»la dernière fois? Et peut-on vraiment «vivre son dévolu»? Ne serait-il pas mieux et plus approprié de «jeter son dévolu»? En bout de ligne, quelle est la véritable signification du mot DÉVOLU?
Je me rends compte que j'ai jeté mon dévolu sur des objets, un ordinateur, un saxophone, mais que je n'ai pas jeté mon dévolu sur personne de toute ma vie! Comment ça? Voici donc, lecteur, ce que je viens de trouver:
« Jeter son dévolu »
Faire un choix définitif
Décider d'obtenir
Le mot 'dévolu', dérivé du latin 'devolvere' apparaît au XVIe siècle en tant qu'adjectif dans le langage juridique avec le sens de "conféré par droit".
Un tout petit peu plus tard, en tant que nom masculin, il est utilisé lorsque, suite à l'incapacité ou à l'indignité de son possesseur, un bénéfice religieux échoit au pape ('échoir' était un des sens de 'devolvere') qui en dispose alors pour quelqu'un d'autre.
Ce principe de dévolution (pas celle de 1789 !) a autrefois provoqué des abus lorsque certains ecclésiastiques dénonçaient parfois à tort les prétendues turpitudes de certains de leurs collègues avec l'espoir de récupérer une part de leurs possessions une fois celles-ci dévolues au pape.
Par extension, le terme est rentré dans le langage commun, avec le sens de "revendication pour soi" sans oublier le sous-entendu de spoliation éventuelle du possesseur initial, si la chose revendiquée n'était pas libre.
Ainsi, jeter son dévolu c'était comme jeter un filet pour attraper une proie : lorsqu'un hommejetait son dévolu sur une femme, celle-ci n'était pas forcément libre, mais l'intention de 'posséder' était pourtant bien là.
Aujourd'hui, et depuis la fin du XVIIe siècle, jeter son dévolu, c'est principalement arrêter un choix définitif, parfois après de longues hésitations.
Mais le deuxième sens proposé existe toujours, encore avec cette connotation d'appropriation parfois abusive.
Il semble bien qu'il est impossible de «vivre son dévolu» et que donc le tenancier du bar nous a «pété de la broue». Il est aussi évident que la véritable signification du mot DÉVOLU m'avait échappé jusqu'à date...
Bonne semaine!
Cl.
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