Quinze mai 2012. C'est donc, Marcel, ton anniversaire. Soixante-trois ans. Tant de souvenirs...
C'est Mutt qui t'a permis de vivre. Tu saignais de ton cordon ombilical. Peu après l'accouchement, il s'était rendu à la pouponnière te regarder, comme ça, presque par hasard; il se rendit compte qu'il y avait trop de rouge sur ton ventre.
Quand tu naquis, nous demeurions encore dans la maison ancestrale, dans ce loyer qu'occupa par la suite François Truchon. Je me répète sans doute. Maman avait placé ton petit lit devant la fenêtre qui regardait la maison de monsieur Sergerie. J'allais te voir, je n'avais que cinq ans, et j'éclatais de rire, ce qui te réveillait, au déplaisir de maman.
Papa, dans la cour du couvent Notre-Dame, allait te porter des bonbons qu'il venait d'acheter chez Petol, t'en souviens-tu?
Le baseball, ton retrait par Ruben Gomez au premier but, le golf, la finale contre Jacques Tremblay, et le hockey... L'équipe juvénile, tu jouais dans l'équipe B, victime de la Delislerie, t'en rappelles-tu? Le National, les finales contre Chicoutimi, j'ai encore en mémoire quelques-uns de tes buts et de tes passes. Le Rouge et Or, Jean-Charles Quelqu'un, la commotion cérébrale aux États-Unis, le chapeau russe acheté aux États, ce match où j'allai te voir avec Francine à l'aréna Victoria.
Mes plus beaux souvenirs? Nos voyages de pêche! Un avant-midi sur le Grimard. Le ciel était gris. Nous allâmes au bout du lac, vers la droite. Y avait pas creux d'eau. Et tout d'un coup, une heure de temps, ça mordait comme jamais nous n'avions vu! J'y suis retourné deux ou trois fois, tu sais, avec Annie et Francine. Je n'ai plus jamais pris une truite à cet endroit. Le site de pêche, sur le Grimard, c'est tout juste en face des chaloupes, là où il y a un cran sur la gauche. Une autre fois, secteur Pikauba, une longue marche en forêt, ce lac du bout du monde, pas de moteur. Ça mordait au bout du lac, au pied d'un petit ruisseau qui descendait de la montagne. Et ce voyage en avion au nord de Chicoutimi. Organisé par le docteur de Québec. Trop d'étrangers, il est vrai. Mais je n'ai jamais oublié ce portage à six heures du matin, un beau soleil, et ce coup de queue de castor dans le petit lac, à gauche. Je regrette maintenant de ne pas être allé à Anticosti la fois où... Une autre fois, un automne, à la chasse cette fois. Y avait là Mutt, Gaston, toi et moi. Cette colline où le chemin surplombait le ruisseau du Cran-Rouge. Tu avais vu les loutres qui glissaient sur la berge dans l'eau du ruisseau. Je n'ai jamais vu qu'une fois un tel spectacle dans ma vie.
Non, je n'oublie pas tes amygdales, Dieu qu'elles étaient grosses, dans ta chambre à l'université. Je le sais, j'aurais pu, j'aurais dû, mieux m'occuper de toi. On t'hospitalisa à Chicoutimi par la suite, dans ce département de diarrhéiques et d'infectés qui n'existe plus.
D'autres souvenirs? Le tennis au lac Beauport. Nos parties de golf au Royal Québec. Tu ne pourras jamais t'imaginer comment ça nous faisait plaisir. Et, récemment, nos visites au lac à l'Ange, les périples en quatre-roues dans les montagnes des alentours, tes prétentions de Nemrod, «I will survive» de Gloria Gaynor.
Eh bien! Bonne fête Marcel! Longue vie!
Cl.
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