dimanche 22 avril 2012

LE MÉTIER DE «SPOTTEUR»

J'avais oublié ça.  «Spotteur».  Le vocable m'est revenu soudainement hier quand j'ai vu à la télé un film qui nous montrait un petit garçon assis au côté d'un Français de France immigré au Québec qui «spottait» des quilles au bout d'une allée.  En même temps que le mot, quelques images sont apparues instantanément dans le fin-fond de mon cerveau...


Port-Alfred.  Le Palais Municipal.  Il y avait des allées de quilles au-dessus du garage municipal.  Il fallait monter l'escalier qui donne sur la sixième avenue.  Parcourir un vestibule de quelques mètres, puis tourner vers le corridor de droite.  Au bout de celui-ci, le salon de quilles et ses tables de billard.  Peu avant d'entrer,  nous étions passés devant le local de la Fanfare de Port-Alfred.


Les quilles.  L'école nous y amenait les jeudi après-midi.  Histoire de changer le mal de place.  C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec le métier de SPOTTEUR.  Pas très rémunérateur, ce travail.  Si je me souviens bien, ceux qui le faisaient n'avaient pas été très favorisés par les dieux.  Il y avait tout juste dans leur cervelle ce qu'il fallait pour remettre les quilles au bon endroit.  Le plancher était troué de dix pertuis où un mécanisme faisait monter puis descendre des tiges de métal sur lesquelles le spotteur plaçait les quilles, lesquelles étaient trouées également au centre de leur base.  Tout ceci assurait une position exacte et répétitive des dix quilles.  Le spotteur était assis plus haut, en sécurité, et sautait dans le «pit» pour enlever les quilles qui nuisaient après la première boule et pour replacer les quilles après la deuxième.  Je n'avais pas douze ans que déjà les anglicismes s'introduisaient en douce dans ma vie.  «Spotteur», «pit», «pin», «strike», «spare», voilà les mots que nous léguaient les plus vieux, les habitués.


Je n'ai pas «spotté» bien souvent, Gibus.  Le métier et ses ouvriers ne m'attiraient pas.  Mais, j'ai bel et bien «spotté» au salon de quilles du Palais Municipal.


Delhorno


Le spécialiste du spottage à Port-Alfred s'appelait  J-J Simard dit Banane. Et il avait comme particularité de caler un Jumbo ( autre mot anglais à ajouter à ton répertoire ) de coke durant son déplacement de l'aire de lancer à celle du spottage ! 
André


Spotteur, c'est ce je fais à chaque automne. Ne le dites pas à Francine. Je me spotte derrière un arbre, un rocher, espérant voir apparaître une belle bête. C'est une activité  exigeante, parfois au froid, à la pluie...
De longues heures souvent sans succès. 
Surtout depuis 2 ans ou il n'y a pas eu "d'abat" ni "strike". 
Je suis devenu plus un spotteur qu'un chasseur. Et peut-être même que dans mon spot, j'ai l'air d'une...quille. 

De Marcel Dufour

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